Une trentaine d'associations contre le projet de loi "sécuritaire" Sarkozy

Publié le par ainsisoisje26

Mardi 13 juin 2006, 17h27

Une trentaine d'associations ont demandé mardi à Paris le retrait des principales dispositions du projet de loi du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy sur la délinquance qui met "en place un projet de société toujours plus sécuritaire" et "stigmatise les populations les plus défavorisées".

Au cours d'une conférence de presse, des représentants de ces associations ont développé cinq thématiques (secret professionnel, détection des troubles de conduite de l'enfant dès ses premières années, lutte contre la toxicomanie, hospitalisation psychiatrique, ordonnance de 1945 sur les mineurs) à l'appui de leur refus de ce projet de loi qui "porte atteinte à des libertés fondamentales", selon elles.

Hélène Franco, vice-présidente du Syndicat de la magistrature, a dénoncé au nom des organisations ou associations regroupées dans le Collectif national unitaire (CNU) de résistance à la délation et dans le collectif "Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans", ce projet de loi présenté "sans consultation digne de ce nom".

"C'est la première fois, a assuré Hélène Franco, qu'autant d'associations se retrouvent déterminées pour lutter" contre un texte, "instrumentalisation politicienne du thème de la délinquance".

La "plate-forme commune" contre le projet de loi, intitulée "Nos vies de moins en moins privées, nos enfants de plus en plus suspects", est notamment soutenue par la CGT, la FSU, la Ligue des droits de l'Homme, le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France.

Pour ces opposants au projet de loi, "les personnes socialement fragiles, enfants, familles, consommateurs d'alcool ou de produits stupéfiants, malades mentaux sont ainsi considérés essentiellement comme sources de trouble potentiel à l'ordre public et traitées comme telles".

Hervé Heurtebize, un des représentants du CNU, a annoncé que le collectif avait été reçu lundi par le Comité interministériel de prévention de délinquance et qu'il les avait informés que les dispositions relatives au dépistage précoce des troubles du comportement des jeunes enfants, sujet de controverse, avaient été retirées de cette version du projet de loi.

Mais Hervé Heurtebize a souligné que le comité leur avait remis un document comptant les 17 premiers articles (12 pages sur 42) qui, selon lui, ne correspondent "qu'à une partie du texte adressé au Conseil d'Etat".

Ce projet de loi, ont par ailleurs dénoncé les représentants des travailleurs sociaux, va les "instrumentaliser" pour "réprimer les plus démunis". Laurent Puech de l'Association nationale des assistants de service social a ainsi dénoncé l'atteinte portée par ce projet de loi au secret professionnel, "condition de l'efficacité du travail social".

Publié dans Actus

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