Mariage gay : procès du recteur de Notre-Dame-de-Paris contre Act Up-Paris

Publié le par ainsisoisje26

C'est mercredi 21 février que se tient à Paris le procès que Patrick Jacquin, recteur de Notre-Dame-de-Paris, a intenté au civil à Act Up-Paris. Selon lui, Act Up aurait attenté à " la liberté religieuse, au libre exercice du culte et à l’affectation cultuelle ", en organisant un mariage symbolique de deux femmes dans la cathédrale, le 5 juin 2005.

Patrick Jacquin demande un euro de dommages et intérêts, 10 000 euros de frais d'avocats et la publication de la décision judiciaire dans 5 organes de presse, à hauteur de 10 000 euros chaque.

"Nous pouvons donc être condamnés à payer 60 000 euros, ce qui revient à ruiner l'association, à nous contraindre de sacrifier des activités de prévention ou de défense des malades, voire à fermer nos portes", fait observer Act Up qui se défend des accusations portées contre elle.
"Nous n’avons pas perturbé l’exercice du culte. Aucun croyant n’a été interpellé, aucune prière n'a été interrompue. Le mariage a été prévu à une heure où il n'y avait pas de messe. La cérémonie a duré 4 minutes. Bref, nous n’avons pas " bafoué " la religion, ni porté atteinte à la liberté religieuse ou l’exercice du culte", explique Jérôme Martin.

Les communiqués de l'association de l'époque montrent que ni Patrick Jacquin, ni son autorité, n'étaient visés par l'action en question soutient Act Up. "Notre action visait à montrer, joyeusement, notre revendication en faveur du mariage homosexuel et à dénoncer l’opposition de l’Eglise à l’égalité des droits entre homos et hétéros. Nous voulions aussi protester contre le lobby national et international qu’elle mène sur cette question ainsi que son opposition au préservatif. Les récentes tentatives du Vatican pour empêcher l'adoption en Italie du mariage homosexuel le montrent encore, s'il en était besoin : la hiérarchie catholique ne se contente pas d'une simple pastorale qui concernerait les croyants ; elle entend imposer un modèle strict à la société laïque", argumente encore l'association.

Jérome Martin met aussi en cause la position de la justice dans cette affaire. "Patrick Jacquin parle de notre action comme une " parodie " de mariage. C'est sur ce terme que l'ensemble de son accusation repose. Plus grave, le Parquet l'a repris à son compte. L'Etat considère donc, comme l'Eglise, qu'une union symbolique de deux femmes est forcément une parodie, une caricature. Les demandes légitimes des couples homosexuels sont ainsi rabaissées".

Pour Act Up, "qu'il gagne ou qu'il perde, Patrick Jacquin nous aura donné raison. Sa plainte illustre parfaitement la politique de la hiérarchie catholique à notre égard : mépris, haine et exclusion".

Mis en ligne le 20/02/07

Publié dans La vie est gay

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